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LA VIE CIVILE

— Mais oui, mais oui, interrompit Mme Alcindor en souriant, nous l’avons vendu.

— Vous dites ça d’un drôle d’air.

— Ah ! voilà !… s’écria Mme Alcindor.

— C’est un mystère, quoi ! fit Pépé. Je le respecte.

— Il n’y a aucun mystère, dit Alcindor ; c’est pour nous…

— Oui, c’est une maison pour nous, dit Mme Alcindor.

Après dîner, Pépé traita avec les Alcindor une affaire d’argent. Il en avait besoin pour voyager. Il trouva ouverte, comme toujours, la bourse des bons saltimbanques.

— Et Colette ? Tu l’oublies ? fit Mme Alcindor quand ils se trouvèrent seuls.

— Oh ! non, s’écria Pépé, et je voudrais la voir.

— Nous irons demain. Elle se fait vieille à sa pension, Colette ! Elle y reste plus longtemps que nous ne lui avions dit et c’est à cause de toi, brigand !

— Est-ce que vous ne voudriez pas me permettre de l’épouser de suite ?

— Oh ! moi, oui, dit Mme Alcindor ; mais ne compte sur le consentement de mon mari qu’au moment où tu seras parvenu.

— Ce sera l’année prochaine, s’écria Pépé.

— Il le faut, dit Mme Alcindor, car l’an prochain Colette ne pourra demeurer plus longtemps séquestrée.

— Oh ! non, la pauvre petite. Et je l’aimerai tant ! Elle sera si heureuse avec moi !

Mme Alcindor sourit.

— Ça la changera, dit-elle, de son sort présent.

— Je la consolerai de tous ses ennuis, assura Pépé.