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Page:Monteil - Histoire du célèbre Pépé, 1891.pdf/343

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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

Il descendit ses provisions dans un fiacre et alla offrir son pain à la grecque, son massepain blanc, et ses caramels à M. et à Mme Alcindor, ainsi qu’à ses anciens camarades du cirque.

— Tu as fait un bon voyage, Pépé ? demanda Mme Alcindor.

Pépé parla de ce qu’il avait vu et s’étendit longuement sur les six figures du tableau des Syndics des drapiers d’Amsterdam, car rien ne l’avait frappé davantage.

— C’est de la peinture, tout ça, dit Alcindor. Mais les hommes, ceux qui vivent, sont-ils beaux en Hollande ?

— Ma foi, dit Pépé, je n’y ai fait qu’une attention distraite.

— Aux hommes ! s’écria Alcindor, qui ne comprenait pas qu’un objet inerte fît l’admiration de quelqu’un en regard d’un être bien portant.

— Oui ! fit Pépé, j’ai vu les orphelins bourgeois d’Amsterdam habillés d’une veste moitié noire et moitié rouge ; on m’a montré un paysan de l’île de Marken qui ressemblait quelque peu à un Turc ; j’ai vu des Zélandais qui avaient une ceinture avec une boucle énorme, mais ils ne m’ont pas frappé plus que ça.

— C’est donc qu’ils ne sont pas beaux, dit Alcindor.

— Ils ne m’ont pas paru si mal, dit Pépé. Les soldats sont gaillardement plantés.

— Il faudra que j’aille en Hollande, dit Alcindor.

— J’y ai rencontré Totor, dit Pépé.

— Totor y était ! C’est un intrigant, ce Totor ! il parcourt l’Europe entière ! Il faudra que je fasse comme lui. J’ai envie de voir du pays. C’est Mme Alcindor qui m’a toujours retenu