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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ


— Qu’est-ce que ça fait, dit Mme Alcindor ; à Paris la distance n’existe pas.

Au lieu de courir les rues, la voiture s’arrêta devant la mai­son qui avait remplacé l’ancien atelier de Pépé, cet atelier dans lequel il avait cru établir sa grande industrie de toiles peintes pour parades de saltimbanques.

— Je me doutais un peu, dit Pépé, que c’était toujours là chez vous.

— Non, dit Mme Alcindor, ce n’est plus chez moi.

— Plus chez vous ! Chez qui donc ?

— Chez toi.

— Chez moi ?

— Chez toi ; c’est ton hôtel à toi, où tu viendras habiter avec ta petite femme Colette, dès que vous serez mariés.

— Ah ! quel bonheur ! s’écria Pépé.

— Je me suis dit qu’une maison prenait du temps pour être construite, dit Mme Alcindor, et qu’il fallait que vous eussiez la vôtre en vous mariant. Quant à la meubler, je n’y ai pas songé, c’est un plaisir que je veux vous laisser pendant que vous vous ferez la cour. Tu peux, dès à présent, occuper cette maison et commencer à garnir l’atelier.

— Vous êtes la meilleure des femmes ! s’écria Pépé.

— Tu pourrais dire des mères, dit Mme Alcindor, car si j’ai préparé tout ça, c’est parce que tu es déjà mon fils.

Pépé embrassa Mme Alcindor et ils examinèrent la maison.

En bas, il y avait deux salons, une salle à manger et l’atelier ; en haut trois chambres à coucher, une salle de bain,