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ARRIVÉ

demander quel était ce Pépé ? qui se cachait sous ce pseudonyme ? si ce n’était pas un peintre connu qui se dissimulait ? si Pépé était étranger ou Français ?

Toutes ces questions amusaient beaucoup Pépé et Mme Alcindor, mais, en même temps, il sentait quelque gêne à voir tout le monde occupé de sa personne. Il était triste aussi de ne plus se trouver chaque jour avec Colette qui, son portrait fini et la maison meublée, sortait moins de sa pension.

Alors il imagina un voyage en Normandie, à Saint-Aubin-sur-Auquainville, et persuada à Mme Alcindor qu’elle devait l’accompagner avec Colette.

— Tu vas encore me forcer à quitter mon cirque ! s’écria Mme Alcindor. Et pourquoi ? pour faire un voyage de noces avant la noce…

— Un voyage de fiançailles.

— Ça ne se fait pas.

— Oh ! si on veut… Nous ne resterons pas éloignés de Paris longtemps, une semaine… Pour me reposer des questions indiscrètes des journalistes.

— Tu sais que je ne te refuse jamais rien.

On alla chercher Colette.

— Je ne vais pas rentrer coucher à la pension ? s’écria-t-elle. Quel bonheur ! Je quitte Paris pour voyager ! Quel plaisir !

Ils louèrent un compartiment pour eux seuls, jusqu’à Lisieux.

— Tu as peint un chef-d’œuvre, fit Mme Alcindor. Tout le monde le dit.

— C’est Colette, répondit Pépé simplement.

— On entend les gens qui entrent au cirque en causer.