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ARRIVÉ

— Et moi, Colette, voulez-vous connaître mon histoire ?

— Oh ! oui, fit la jeune fille.

Il la lui raconta.

— Hé bien, s’écria Colette quand il eut fini, voici ma con­clusion : nous sommes tous d’honnêtes personnes.

Pépé prit sa petite main effilée et y déposa un baiser.

— Je crois, pensa Colette, que, pour finir le chapitre des confidences, Pépé devrait demander la main qu’il tient.

Mais on arrivait à Lisieux.

— Je vais être contente de voir ces Fougy qui ont été bons pour vous, dit Colette à Pépé.

— Nous allons les surprendre.

Ils passèrent la nuit à Lisieux et partirent dans un char-à-bancs.

La campagne était riante, éclairée par un chaud soleil du commencement de mai. La prairie était toute émaillée de primevères. Dans les bois, le long du talus des haies, on ne voyait que pétales jaunes et, par touffes, la violette qui embaumait, se cachant sous l’églantier et l’aubépine. Les pommiers étaient en fleur ; l’horizon était rose.

— Que c’est beau, la campagne ! s’écria Colette en battant des mains.

Quand ils arrivèrent dans le plant de Saint-Aubin, ils pas­sèrent sous une pluie de pétales, et Pépé reconnaissait les arbres sous lesquels il s’était abrité, sur lesquels il avait grimpé. Il indiquait à Colette ceux qui produisaient de bonnes pommes.