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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

rouge du feu. Marie et Pépé franchirent la porte, Marie la referma, et alors Pépé eut peur, bien peur.

Il lui parut que les femmes avec lesquelles il se trouvait étaient affreuses. Elles n’étaient cependant pas laides précisément, ni vieilles ; elles avaient un air que le pauvre Pépé ne pouvait guère définir, mais qui le faisait trembler.

Il sentait que ces femmes ne pouvaient être bonnes.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda la seconde des femmes, que l’on nommait Doxie, à celle qui amenait l’enfant.

— Ma foi, répondit Marie, je n’en sais rien. C’est Jambe-de-Cerf qui me l’a lancé en riant. Il a dit que l’enfant nous aiderait.

— Bon, dit Doxie. C’est jeune, et ça peut se dresser. Pour commencer, je vais lui faire gratter mes carottes. Mais voyons ce qu’ils ont rapporté, les amis.

Elles défirent les paquets que les hommes avaient lancé par-dessus la grille.

— Oh ! un énorme pâté de foie gras ! s’écria Doxie.

— Et deux belles volailles ! dit Marie.

— Ah ! ah ! fit Doxie, en voilà des saucisses ! Ils ont dévalisé un charcutier.

— Une pièce d’étoffe de soie bleue ! s’écria Marie. C’est pour moi, pour me faire une robe ! une superbe robe !

— Pourquoi pas pour moi ? demanda Doxie.

— Parce que je suis plus jeune que toi et que le bleu me va mieux, puisque je suis blonde. Toi, tu es brune. Tiens, tu peux prendre ce châle, si ça te fait plaisir.