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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

À la suite de tous ces coups qui meurtrissaient son corps, le pauvre Pépé eut la fièvre et devint malade. On le laissa sur son matelas, dans une couverture. Jambe-de-Cerf, auquel les femmes racontèrent ce qui s’était passé, dit :

— Il faudra le laisser toujours simplement en chemise, afin qu’il ne songe pas à s’enfuir. Un enfant comme ça pourrait nous dénoncer. Il ne faut pas qu’il sorte, et au besoin…

L’horrible voleur fit le geste de tuer le pauvre petit Pépé.

L’enfant n’était pas capable de s’enfuir. Pendant deux mois il tremblota de fièvre et ses jambes avaient peine à porter son corps, qui maigrissait chaque jour davantage. L’automne était revenu, et, quoique la cave ne fût pas froide, le fourneau à pétrole ne la chauffait pas suffisamment. Le pauvre Pépé était si faible qu’on ne faisait plus attention à lui et que plusieurs fois les deux femmes sortirent avec les hommes sans s’inquiéter de le laisser seul. Il est vrai qu’elles avaient soin de fermer leur porte à laquelle Jambe-de-Cerf avait vissé une forte serrure.

Cependant, Pépé se répétait :

— Je voudrais me sauver. Il faut absolument que je me sauve.

Un soir que tout le monde était parti pour aller au bal, à Montmartre, il se dit :

— Je veux sortir.

Il prit un couteau, et, avec beaucoup de peine, en employant toutes ses forces, il parvint à dévisser la serrure, qu’il jeta à terre.

— J’ai la lanterne, cette fois, dit-il.