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Page:Monteil - Souvenirs de la Commune.djvu/17

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je dois dire que les paysans dauphinois au milieu desquels je me trouvais, reçurent avec joie la nouvelle de la déclaration de guerre et s’imaginèrent que les armées françaises seraient promptement à Berlin. Pas un de ces braves gens n’eut l’idée que nous pouvions être battus, ils se refusèrent d’ajouter foi aux premières nouvelles de nos défaites, et, quand enfin ils n’en purent douter, ils en furent tout hébétés.

J’avais partagé leurs sentiments. Ne tombant sous le coup d’aucune loi militaire, je pensai, d’abord, que les soldats se tireraient d’affaire sans moi et me décidai à attendre dans ma solitude la fin de cette aventure. Mais j’apprends qu’on nous tue et me voici chatouillé de l’amour des batailles, et tout-à-fait convaincu que je suis indispensable au salut de ma patrie. J’écris à Lemay, à Lyon ; il me répond qu’il faut songer, en effet, à ses devoirs de citoyen et qu’il m’attend pour retourner à Paris. Je fais un paquet de mes