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Page:Monteil - Souvenirs de la Commune.djvu/28

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des républicains allant respirer l’air du nouveau gouvernement. On ne logeait plus dans les hôtels, on campait dans les gares.

J’arrive à Tours. Je vois Laurier. Il ne demandait qu’à me caser, mais je ne voulais pas être envoyé dans le premier endroit venu. Je voulais aller à Vire, pas ailleurs, et Vire était occupé. « Attendez ! » me dit Laurier. J’attendis. Je vis Cazot, je vis Crémieux, je vis Glais-Bizoin. On m’offrit de rester à la Délégation.

Ce n’était pas mon rêve, je tenais à mon rêve, avec mon entêtement ordinaire.

Je me promenais dans Tours. J’allais rue Royale, au café.

Ce café était plein. Charles Jourdan, assis à côté de Castagnary, m’y battait aux échecs, au milieu d’un brouhaha effrayant. Le soir, j’allais écouter des corps francs du Midi, de Bordeaux, qui chantaient sous les fenêtres de la préfecture. Laurier venait les remercier et