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Page:Monteil - Souvenirs de la Commune.djvu/38

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nationale, que Vinoy s’était sauvé comme un coïon, que Paris était en révolution. »

Nous nous en apercevions clairement : les rues se hérissaient de barricades. En reconnaissant Victor Hugo, les gardes-nationaux s’étaient mis volontairement à faire la haie de chaque côté du cercueil de Charles Hugo. Le bruit se répandait comme une traînée de poudre que Victor Hugo passait, conduisant, sa belle tête blanche découverte et penchée, son fils au cimetière, et les gardes-nationaux quittaient les barricades qu’ils élevaient pour venir se mettre en rang sur son passage ; les clairons sonnaient, les tambours battaient ; des compagnies de la ligne qui se rendaient à Versailles et qui devaient rentrer à Paris sur des cadavres, s’arrêtèrent un moment à porter les armes à ce cortège. Jusqu’au Père-Lachaise, ce fut une ovation spontanée.

Au Père-Lachaise, le nombre des assistants s’augmenta. On s’arrêta à la tombe de famille des Hugo. Le trou du caveau n’était pas