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Page:Monteil - Souvenirs de la Commune.djvu/96

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six, sept, huit mille, quelquefois dix mille, dans les grands jours, les jours exceptionnels.

C’est donc, en comptant le peu de troupes de rechange, avec une armée de quinze mille hommes que la Commune résista à cent cinquante mille hommes commandés par un maréchal de France, qui, il est vrai, n’avait été heureux qu’à force d’incapacité.

Mais le dévouement de quatre à cinq mille hommes était suffisant. Il y eut des hommes qui demeurèrent sur la brèche depuis le premier jour jusqu’à la fin. Dans les tranchées, aux remparts, je ne pus que rarement relever les hommes et les mêmes fédérés demeurèrent, usant deux et trois cents cartouches par jour, mais restant, malgré le froid, malgré la pluie, car il ne faut pas oublier qu’il y eut pendant la Commune, de froides et humides journées, durant lesquelles ils dormaient dans les trous creusés dans la terre des tranchées. Ils furent là, nuit et jour.