Rome le trésor des Ptolomées ; cela y fit à peu près la même révolution que la découverte des Indes a faite depuis en Europe, et que de certains systèmes[1] ont faite de nos jours[2]: les fonds doublèrent de prix à Rome[3] ; et, comme Rome continua d’attirer à elle les richesses d’Alexandrie, qui recevait elle-même celles de l’Afrique et de l’Orient, l’or et l’argent devinrent très communs en Europe ; ce qui mit les peuples en état de payer des impôts très considérables en espèces.
Mais, lorsque l’Empire eut été divisé, ces richesses allèrent à Constantinople. On sait, d’ailleurs, que les mines d’Angleterre n’étaient point encore ouvertes[4] ; qu’il y en avait très peu en Italie et dans les Gaules[5] ; que, depuis les Carthaginois, les mines d’Espagne n’étaient guère plus travaillées ou, du moins, n’étaient plus si riches[6]. L’Italie, qui n’avait plus que des jardins abandonnés, ne pouvait par aucun moyen attirer l’argent de l’Orient, pendant que l’Occident, pour avoir de ses marchandises, y envoyait le sien. L’or et l’argent devinrent donc extrêmement rares en Europe. Mais les empereurs y voulurent exiger les mêmes tributs ; ce qui perdit tout.
Lorsque le gouvernement a une forme depuis long-
- ↑ A. de certains systèmes ridicules.
- ↑ Le système de Law. Conf. Lettre persanes, CXXXVIII, CXLII.
- ↑ Suétone, in August., Oroze, liv. VI. Rome avait eu souvent de ces révolutions. J’ai dit que les trésors de Macédoine qu’on y apporta avaient fait cesser tous les tributs. Unius imperatoris prœda finem attulit tribulorum. Cicéron, Des Offices, liv. II. (M.)
- ↑ Tacite, De Moribus Germanorum, le dit formellement. On sait d’ailleurs à peu près l’époque de l’ouverture de la plupart des mines d’Allemagne. Voyez Thomas Sesréibérus, sur l’origine des mines du Hartz. On croit celles de Saxe moins anciennes. (M.)
- ↑ Voyez Pline, liv. XXXVII, art. 77. (M.)
- ↑ Les Carthaginois, dit Diodore, surent très bien l’art d’en profiter, et les Romains, celui d’empêcher que les autres n’en profitassent. (M.)