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LE


TEMPLE DE GNIDE


1725




CHANT PREMIER.


…….. Non murmura vestra columbae, Brachia non hederae, non vincant oscula conchae.
    (Fragment d’un épithalame de l’empereur Gallien[1].)


Vénus préfère le séjour de Gnide à celui de Paphos et d’Amathonte. Elle ne descend point de l’Olympe sans venir parmi les Gnidiens. Elle a tellement accoutumé ce peuple heureux à sa vue, qu’il ne sent plus cette horreur sacrée qu’inspire la présence des dieux. Quelquefois elle se couvre d’un nuage, et on la reconnoît à l’odeur divine qui sort de ses cheveux parfumés d’ambroisie.

La ville est au milieu d’une contrée, sur laquelle les dieux ont versé leurs bienfaits à pleines mains:on y jouit d’un printemps éternel ; la terre, heureusement fertile, y prévient tous les souhaits ; les troupeaux y paissent sans nombre; les vents semblent n’y régner que pour répandre

  1. Historia augustae scriptores. Gallieni duc.