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CHAPITRE XXI.


DÉSORDRES DE L’EMPIRE D’ORIENT.


Dans ce temps-là, les Perses étaient dans une situation plus heureuse que les Romains. Ils craignaient peu les peuples du nord[1], parce qu’une partie du Mont Taurus, entre la Mer Caspienne et le Pont-Euxin, les en séparait, et qu’ils gardaient un passage fort étroit, fermé par une porte[2], qui était le seul endroit par où la cavalerie pouvait passer. Partout ailleurs, ces Barbares étaient obligés de descendre par des précipices et de quitter leurs chevaux, qui faisaient toute leur force ; mais ils étaient encore arrêtés par l’Araxe, rivière profonde, qui coule de l’ouest à l’est, et dont on défendait aisément les passages[3].

De plus, les Perses étaient tranquilles du côté de l’orient ; au midi, ils étaient bornés par la mer. Il leur était facile d’entretenir la division parmi les princes arabes, qui ne songeaient qu’à se piller les uns les autres[4]. Ils n’avaient donc proprement d’ennemis que les Romains.

  1. Les Huns. (M.)
  2. Les portes Caspiennes. (M.)
  3. Procope, Guerre des Perses. (M.)
  4. A : bornés par le mer. Les princes Arabes, dont une partie étoient leurs alliés, les autres des Romains, se contenoient réciproquement et ne songeoient qu'à se piller.