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LIVRE XXV, CHAP. XIII.


pas de vos anciens préjugés, qui, si vous n’y prenez garde» sont vos passions, il faut avouer que vous êtes incorrigibles, incapables de toute lumière et de toute instruction ; et une nation est bien malheureuse, qui donne de l'autorité à des hommes tels que vous.

« Voulez-vous que nous vous disions naïvement notre pensée ? Vous nous regardez plutôt comme vos ennemis, que comme les ennemis de votre religion ; car, si vous aimiez votre religion, vous ne la laisseriez pas corrompre par une ignorance grossière.

« Il faut que nous vous avertissions d’une chose : c’est que, si quelqu’un dans la postérité ose jamais dire que dans le siècle où nous vivons, les peuples d’Europe étoient policés, on vous citera pour prouver qu’ils étoient barbares [1] ; et l’idée que l'on aura de vous sera telle, qu’elle flétrira votre siècle, et portera la haine sur tous vos contemporains. »

  1. A. B. Qu’ils étoient des barbares.
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