CHAPITRE XVIII.
A Rome il fut permis au mari de prêter sa femme à un autre. Plutarque nous le dit formellement [1]. On sait que Caton prêta sa femme à Hortensius [2] et Caton n’étoit point homme à violer les lois de son pays.
D’un autre côté, un mari qui souffroit les débauches de sa femme, qui ne la mettoit pas en jugement, ou qui la reprenoit [3] après la condamnation, étoit puni. Ces lois paroissent se contredire, et ne se contredisent point. La loi qui permettoit à un Romain de prêter sa femme, est visiblement une constitution lacédémonienne [4], établie pour donner à la république des enfants d’une bonne espèce, si j’ose me servir de ce terme ; l’autre avoit pour objet de conserver les mœurs. La première étoit une loi politique, la seconde une loi civile.
- ↑ Plutarque, dans sa Comparaison de Lycurgue et de Numa. (M.)
- ↑ Plutarque, Vie de Caton. Cela se passa de notre temps, dit Strabon, liv. XI. (M.) Caton céda sa femme à Hortensias en divorçant d’avec elle, et la reprit après la mort d’Hortensius. C'est une conduite qui nous choque à juste raison ; mais il ne prêta pas sa femme à la façon Spartiate, et il n'y a pas de loi romaine qui autorise cet adultère de convention.
- ↑ Leg. 11, § ult. ff. ad leg. de adult. (M.)
- ↑
Il n'y a rien de moins évident.
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