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Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t5.djvu/394

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DE L’ESPRIT DES LOIS.


l'objet des connoissances de tous ceux qui se destinoient aux emplois civils ; dans des temps où l'on ne faisoit pas gloire d’ignorer ce que Ton doit savoir, et de savoir ce que l'on doit ignorer ; où la facilité de l’esprit servoit plus à apprendre sa profession qu’à la faire ; et où les amusements continuels n’étoient pas même l’attribut des femmes.

Il auroit fallu [1] que je m’étendisse davantage à la fin de ce livre ; et qu’entrant dans de plus grands détails, j’eusse suivi tous les changements insensibles qui, depuis l’ouverture des appels, ont formé le grand corps de notre jurisprudence françoise. Mais j’aurois mis un grand ouvrage dans un grand ouvrage. Je suis comme cet antiquaire [2] qui partit de son pays, arriva en Égypte, jeta un coup d’œil sur les Pyramides, et s’en retourna.

  1. A. B. Tout ce que j'ai dit du la formation de nos lois civiles sembleroit me conduire à donner aussi la théorie de nos lois politiques ; mais ce seroit un grand ouvrage. Je suis comme cet antiquaire, etc.
  2. Dans le Spectateur anglois. (M.)
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