d’un nombre infini de dépouilles et de serfs, disent les Annales de Metz
[1].
Je pourrois citer des autorités [2] sans nombre. Et comme, dans ces malheurs, les entrailles de la charité s’émurent ; comme plusieurs saints évêques, voyant les captifs attaché deux à deux, employèrent l’argent des églises, et vendirent même les vases sacrés pour en racheter ce qu’ils purent ; que de saints moines s’y employèrent ; c’est dans la vie des saints que l'on trouve les plus grands éclaircissements sur cette matière [3]. Quoiqu’on puisse reprocher aux auteurs de ces vies d’avoir été quelquefois un peu trop crédules sur des choses que Dieu a certainement faites si elles ont été dans l’ordre de ses desseins, on ne laisse pas d'en tirer de grandes lumières sur les mœurs et les usages de ces temps-là.
Quand on jette les yeux sur les monuments de notre histoire et de nos lois, il semble que tout est mer, et que les rivages même manquent à la mer [4]. Tous ces écrits froids, secs, insipides et durs, il faut les lire [5], il faut les dévorer, comme la fable dit que Saturne dévoroit les pierres.
Une infinité de terres que des hommes libres faisoient
- ↑ Sur l'an 763. Innumerabilibus spoliis et captivis totus ille exercibus ditatus, in Franciam reversus est. (M.)
- ↑ A. Voyez la chronique de Frédégaire sur l’année 600 et son continuateur sur l'an 741. Annales de Fulde, année 739 ; Paul Diacre, de gestis Langobardorum, liv. III, chap. XXX ; et liv. IV, ch. I ; et les Vies des saints citées note suivante. (M.)
- ↑ Voyez les vies de saint Epiphane, de saint Eptadius, de saint Césaire, de saint Fidole, de saint Porcien, de saint Trévérius, de saint Eusichius, et de saint Léger ; les miracles de saint Julien. (M.)
- ↑
. . . . Deerant quoque littora ponto.
Ovid., Metam., liv. I, v. 293. (M.)
- ↑ Il faut les lire n’est ni dans A, ni dans B.