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Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t5.djvu/82

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DE L’ESPRIT DES LOIS.


sidérable dans les démocraties, où elle emportoit avec elle la souveraine puissance, il s’y faisoit souvent des lois sur l’état des bâtards, qui avoient moins de rapport à la chose même et à l’honnêteté du mariage qu’à la constitution particulière de la république. Ainsi, le peuple a quelquefois reçu pour citoyens [1] les bâtards, afin d’augmenter sa puissance contre les grands. Ainsi, à Athènes, le peuple retrancha les bâtards du nombre des citoyens, pour avoir une plus grande portion du bled que lui avoit envoyé le roi d’Egypte. Enfin, Aristote [2] nous apprend que, dans plusieurs villes, lorsqu’il n’y avoit point assez de citoyens, les bâtards succédoient, et que, quand il y en avoit assez, ils ne succédoient pas.

  1. Voyez Aristote, Politique, liv. VI, c. IV. (M.)
  2. Ibid., liv. III, c. III. (M.) Plutarque, Périclès, c. XXXVII. Inf. c. XVII.
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