uns des autres, « On a trouvé, dit-il, dans les forêts, des hommes sauvages ; tout les fait trembler, tout les fait fuir.
Des hommes qui ont peur les uns des autres sont bien
éloignés de se faire la guerre
[1] ; » d’où l’auteur conclut que la paix est la première loi qu’inspire la nature. La seconde loi de la nature, dit-il, presse l’homme de chercher
à se nourrir ; la troisième invite les deux sexes à
s’unir ; la quatrième, quand les hommes sont revenus de la peur qu’ils avoient les uns des autres, les porte à former des sociétés ; mais dès que les sociétés sont formées, les guerres commencent. Telles sont les lois qui dérivent de la nature de l’homme, selon l’auteur. N’avons-nous pas bien de l’obligation à ces messieurs de substituer les idées basses et rampantes de leur « religion naturelle »
aux idées nobles que la révélation nous donne de notre origine, de notre destination, et des devoirs qui y sont attachés ? Poursuivons :
L’auteur dit qu’il s’en faut bien que le monde intelligent soit aussi bien gouverné que le monde physique [2]. La raison qu’il en donne, est que les êtres particuliers, intelligents, sont bornés par leur nature, et par conséquent sujets à l’erreur ; et d’un autre côté qu’il est de leur nature qu’ils agissent par eux-mêmes. « Un tel être, dit-il parlant de l’homme, pouvoit à tous les instants oublier son créateur ; Dieu l’a rappelé à lui par les lois de la religion. Un tel être pouvoit à tous les instants s’oublier lui-même ; les philosophes l’ont averti par les lois de la morale. Fait pour vivre dans la société, il pouvoit oublier les autres ; les législateurs l’ont rendu à ses devoirs par les lois politiques et civiles. »