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Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t6.djvu/264

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Cette réponse au gazetier ecclésiastique est de la Beaumelle, si connu au dernier siècle par ses démêlés avec Voltaire. Quoiqu’il soit évident à la simple lecture que cette pièce ne peut être de l’auteur de la Défense, et quoiqu’on y reconnaisse la main d’un protestant, les ennemis de Montesquieu ne manquèrent pas de lui attribuer un pamphlet qui pouvait le compromettre. Il se crut obligé de donner un démenti officiel à la calomnie, par une lettre adressée sans doute à La Beaumelle, et dont un exemplaire, imprimé sur une feuille in-8, est conservé dans un recueil factice de la bibliothèque Mazarine, à Paris. Cette lettre est ainsi conçue :

A M***

Le Nouvelliste ecclésiastique, dans sa feuille du quatrième de juin 1752, m’attribue une brochure in-12 de soixante-seize pages, intitulée : Suite de la Défense de l'Esprit des Lois. Il s’exhale en injures. Je n’ai point fait cet ouvrage ; je n’y ai aucune part. Vous pouvez faire imprimer cette lettre.

Je suis, etc.

A Paris, ce 27 février 1753.

Du reste, Montesquieu fut très-touché des efforts de son défenseur et lui porta dès lors beaucoup d’intérêt. Nous avons l’indication d’une lettre adressée à M. de la Condamine et datée de Paris le 15 mars 4754, dans laquelle Montesquieu remercie son ami des soins qu’il s’est donnés pour La Beaumelle (alors emprisonné à la Bastille), et comme ce dernier peut avoir besoin d’argent, la Bastille n'en fournissant guère, il prie M. de la Condamine de disposer de lui.


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