jugé est souvent remplacé par un préjugé, ou par une vérité qui ne le vaut pas, dit tout simplement : « Il semble que cela devroit être. » Mais c’est bien aux théologiens à connoître le prix du scepticisme politique !
« Nous avons dit que l’auteur n’a pu s’empêcher de laisser voir son chagrin sur le changement que la religion chrétienne a apporté aux lois romaines, qui accordoient des récompenses à ceux qui se mari oient, ou qui punissoient ceux qui ne se marioient pas. »
Et quel est l’ami de l’humanité qui n’est pas touché de la dépopulation qu’a causée la suppression des lois romaines sur le mariage ? Autrefois ceux qui se marioient avoient des privilèges ; aujourd’hui ceux qui ne se marient pas ont des richesses immenses ; les membres contribuoient au bien du corps ; le corps contribue au bien des membres qui le détruisent ; la fécondité étoit regardée comme une bénédiction du ciel ; elle n’est plus qu’un présent funeste. La propagation étoit encouragée ; elle est troublée de mille manières. On luttoit par de bonnes lois contre les pertes causées par les pestes, les guerres, les famines ; la politique s’unissoit à l’instinct de la nature pour réparer le mal physique et le mal moral : on ajoute à des ravages nécessaires des pertes volontaires : la politique s’unit au libertinage et à la superstition pour anéantir des êtres qui ne sont pas encore sortis du néant. Qui ne gémiroit à la vue de tous ces malheurs ? M. de M... n’a point laissé apercevoir du chagrin ; il n’en avoit pas : un philosophe ne doit aux malheureux que des leçons et de la pitié.
« On trouve, dit-il, des morceaux des lois juliennes dans le code Théodosien qui les a abrogées, dans les Pères qui les ont censurées, sans doute avec un zèle louable