Dagobert, se sentant mourir, recommanda à Æga, sa femme Nentechilde, et son fils Clovis. Les leudes de Neustrie et de Bourgogne choisirent ce jeune prince pour leur roi [1]. Æga et Nentechilde gouvernèrent le palais [2] ; ils rendirent tous les biens que Dagobert avait pris [3], et les plaintes cessèrent en Neustrie et en Bourgogne, comme elles avoient cessé en Austrasie.
Après la mort d’Æga, la reine Nentechilde engagea les seigneurs de Bourgogne à élire Floachatus pour leur maire [4]. Celui-ci envoya aux évêques et aux principaux seigneurs du royaume de Bourgogne des lettres, par lesquelles il leur promettent de leur conserver pour toujours, c’est-à-dire pendant leur vie, leurs honneurs et leurs dignités [5]. Il confirma sa parole par un serment. C’est ici que l’auteur du Livre des maires de la maison royale met le commencement de l’administration du royaume par des maires du palais [6].
Frédégaire, qui étoit Bourguignon, est entré dans de plus grands détails sur ce qui regarde les maires de Bourgogne dans le temps de la révolution dont nous parlons [7] que sur les maires d’Austrasie et de Neustrie ; mais les conventions qui furent faites en Bourgogne furent, par les mêmes raisons, faites en Neustrie et en Austrasie.
- ↑ Chronique de Frédégaire, ch. LXXIX, sur l'an 638. (M.)
- ↑ Ibid. (M.)
- ↑ Ibid.ch. LXXX, sur l'an 639. (M.)
- ↑ Ibid. ch. LXXXIX, sur l'an 641. (M.)
- ↑ Ibid. Floachatus cunctis ducibus a regno Burgundiœ, seu et pontiflcibus, per epistolam etiam et sacramentis fir mavit unicuique gradum honoris et dignitatem, seu et amicitiam, perpetuo conservare. (M.)
- ↑ Deinceps a temporibus Clodovei, qui fuit fillius Dagoberti inclyti régis, pater vero Theodorici, regnum Francorum decidens per majores do mus cœpit ordinari. De major, domus regiæ. (M.)
- ↑ A. B. dont nous parlerons.