et bel esprit. Voilà ce qui m’afflige pour lui, et pour l’humanité qu’il auroit pu mieux servir
[1].
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A ces deux lettres d’Helvétius, il est bon de joindre le jugement que le même auteur a porté sur Montesquieu dans son livre de l'Esprit, discours
IV, chapitre IV :
« On est toujours fort dans un État libre, où l’homme conçoit les plus hautes pensées, et peut les exprimer aussi vivement qu’il les conçoit. Il n’en est pas ainsi dans les États monarchiques. Dans ces pays l’intérêt de certains corps, celui de quelques particuliers puissants, et plus souvent encore une fausse et petite politique s’opposent aux élans du génie. Quiconque, dans ces gouvernements, s’élève jusqu’aux grandes idées, est souvent forcé de les taire, ou du moins contraint d’en énerver la force par le louche, l’énigmatique et la faiblesse de l’expression. Aussi le Lord Chesterfield, dans une lettre adressée à l’abbé de Guasco, dit, en parlant de l’auteur de l'Esprit des lois : « C’est dommage que le président de Montesquieu, retenu sans doute par la crainte du ministère, n’ait pas eu le courage de tout dire. On sent bien, en gros, ce qu’il pense sur certains sujets ; mais il ne s’exprime point assez netttement et assez fortement ; on eût bien mieux su ce qu’il pensoit, s’il eût composé à Londres, et qu’il fût né Anglois. »
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