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LETTRES FAMILIÈRES.

niment obligé. M. Baritaut m’avoit déjà fait lire une partie de cet ouvrage : et ce qui m’a touché dans vos dissertations, c’est qu’on y voit un savant qui a de l’esprit : ce qui ne se trouve pas toujours.

Vous êtes cause, Monsieur, que l’Académie de Bordeaux me presse l’épée dans les reins, pour obtenir un Arrêt du Conseil pour la création de vingt associés, au lieu de vingt élèves. L’envie qu’elle a de vous avoir, et la difficulté d’autre part que toutes les places d’associés sont remplies, fait qu’elle désire de voir de nouvelles places créées. Les affaires de M. le cardinal de Polignac, et d’autres, font que cet Arrêt n’est pas encore obtenu. J’écris à nos Messieurs, que cela ne doit pas empêcher, et que vous méritez, si la porte est fermée, que l’on fasse une brèche pour vous faire entrer. J’espère, Monsieur, que l’année prochaine, si je vais en province, j’aurai l’honneur de vous voir à Clérac, et de vous inviter à venir à Bordeaux. Je chérirai tout ce qui pourra faire et augmenter notre connoissance. Personne n’est au monde plus que moi, et avec plus de respect, etc.

P. S. Quand vous écrirez à M. le chevalier Vénuti, ayez la bonté. Monsieur, de lui dire mille choses de ma part : ses belles qualités me sont encore présentes.


De Paris, ce 17 mars 1739.


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