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Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/270

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LETTRES FAMILIÈRES.

Parnasse. Si vous passez en Angleterre, mandez-le moi, afin que je vous donne des lettres pour mes amis. Enfin, j’espère que vous voudrez bien m’écrire pendant votre voyage, et me donner des nouvelles de votre marche. Mon adresse est à Bordeaux, ou à Paris, rue Saint-Dominique.

Vous allez faire le voyage le plus agréable que l’on puisse faire. A l’égard des finances, si je suis à Paris, je serai votre mentor. Vous y trouverez à pied une infinité de gens de mérite, et la plupart des carrosses pleins de faquins. M. le cardinal de Polignac a fort bien fait de n’aller pas au conclave, et de laisser cette affaire à d’autres. Il se porte très-bien ; et c’est la plus grande de ses affaires. Vous le trouverez aussi aimable, quoiqu’il ne soit pas à la mode. Adieu, Monseigneur, j’ai et j’aurai pour vous, toute ma vie, les sentiments du monde les plus tendres : autant que tout le monde vous estime, autant moi je vous aime ; et, en quelque lieu du monde que vous soyez, vous serez toujours présent à mon esprit. J’ai l’honneur d’être, avec toute sorte de respect et de tendresse, etc.

[1740.]
_______


LETTRE XXX.


A MARTIN FFOLKES[1].


J’embrasse, monsieur, toutes les occasions qui peuvent me procurer le plaisir de vous parler et de ma parfaite estime et de ma tendre amitié. Vous êtes la personne du

  1. Tiré des Archives de Sir William Ffolkes.