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LETTRES FAMILIÈRES.


quelques-unes de ces badineries charmantes de M. de Forcalquier, que nous voyions quelque fois à Paris, et qui sortaient de son esprit comme un éclair.

Je suis devenu bien sage depuis que je ne vous ai vu ; je ne fais et ne ferai absolument rien ; et j’ai pris mon parti de n’avoir plus d’esprit à moi, et de me livrer entièrement à l’agrément de celui des autres. Ne dois-je pas désirer de commencer par M. de Forcalquier ?

Adieu, mon très-cher confrère ; agréez, je vous prie, mes sentiments pleins d’estime, etc.


Bordeaux, le 15 août 1748.


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LETTRE LXVIII.


AU CHEVALIER D’AYDIES [1].


Dites-moi, mon cher chevalier, si vous voulez aller mardi à Lisle-Belle, et si vous voulez que nous y allions

  1. Le chevalier d’Aydies est connu surtout par sa passion pour Mlle Aissé. Il étoit de la société de Mme Du Deffand, qui a fait son portrait. La correspondance inédite du chevalier a été publiée en 1874, par M. Bonhomme, chez Didot.

    Les lettres de Montesquieu au chevalier ont été publiées dans les Œuvres posthumes. Paris, 1796, avec la note suivante : « Les originaux des lettres de Montesquieu au chevalier d’Aydies sont dans les mains du citoyen Talleyrand-Périgord, ci-devant commandant en chef du Languedoc, ami de Montesquieu. »

    Pougeus en a, de son côté, donné une édition, en 1797, avec la note ci-jointe : « Ceux qui connaissent bien Montesquieu et son siècle n’ont pas besoin qu’on leur fournisse aucunes preuves de l'authenticité de ce manuscrit ; elles seraient inutiles pour ceux qui sont étrangers à l’un ou à l’autre. »

    Chose singulière, et que les précédents éditeurs n’ont pas remarquée,