Aller au contenu

Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/352

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
334
LETTRES FAMILIÈRES.



LETTRE LXXXIV [1].


RÉPONSE A DES OBSERVATIONS DE GROSLEY [2]
SUR L' Esprit des Lois [3].


Je suis bien touché, Monsieur, de l'approbation que vous donnez à mon livre, et encore plus de ce que vous l’avez lu la plume à la main. Vos doutes sont ceux d’une personne très-intelligente. Voici en courant quelques réponses, et telles que le peu de temps que j’ai m’a permis de les faire.

« De l'esclavage, livre XV, chapitre II, et chapitre XX, livre XVIII. Il est du droit des gens, chez les Tartares, de venger par le sang des vaincus celui que leur coûtent leurs expéditions. Chez les Tartares, au moins, l’esclavage n’est-il pas du droit des gens ; et ne devroit-il pas son origine à la pitié ? »

  1. Cette lettre a été publiée pour la première fois par M. Patris dans ses Opuscules en prose et en vers, Paris, 1810, in-12, p. 124. En 1813 on a changé le titre de l’ouvrage pour celui de Poésies fugitives de Patris Dubreuil ; c’est la même édition.
  2. Grosley, une des célébrités de la Champagne, né à Troyes le 18 novembre 1718, mort le 6 novembre 1785.
  3. N.-B. Les endroits guillemetés contiennent les objections de Grosley. Son manuscrit en renferme encore d’autres auxquelles Montesquieu n’a pas répondu et que voici :

    « Liv. V, chap. VI. Comment chaque Athénien étoit-il obligé de rendre compte de la manière dont il gagnoit sa vie, si les républiques grecques ne vouloient pas que leurs citoyens s’appliquassent au commerce, à l’agriculture, ni aux arts ? »

    « Liv. V, chap. XIX. Parmi les corollaires de ce livre, ne pourroit-on pas examiner si d’une république corrompue on pourroit faire une bonne monarchie ; et si, par la faute du peuple, une constitution peut passer du monarchisme au despotisme »

    « Liv. XXXXI, chap. XXII. Les femmes n’auroient pas dû succéder chez les Wisigoths, suivant les principes là posés. » (Note de Patris.)