remarquera que si mes premières éditions contenoient
quelques hérésies, j’avoue que des explications dans une édition suivante ne devroient pas empêcher la condamnation des premières ; mais ici ce n’est point du tout le cas : il est question de quelques termes qui, dans de certains pays, ne paroissent pas assez modérés, ou que des gens simples regardent
comme équivoques ; dans ce cas, je dis que des modifications ou éclaircissements dans une édition suivante et dans une apologie déjà faite
[1] suffisent. Ainsi votre Excellence voit que, par le tour que cette affaire prend, je me fais plus
de mal que l’on ne peut m’en faire, et que le mal même qu’on peut me faire cessera d’en être un sitôt, que moi, jurisconsulte françois, je le regarderai avec cette indifférence que mes confrères les jurisconsultes françois ont regardé les
procédés de la Congrégation dans tous les temps
[2].
L’on a dénoncé mon livre à l’assemblée du clergé ; cette assemblée a regardée cette dénonciation comme vaine.
Que les théologiens épluchent mon livre, ils n’y trouveront rien d’hérétique que ce qu’ils n’entendront pas ; et ce que je dis même de l’inquisition n’est qu’une affaire de police dans quelques pays, qui diffère selon les pays, qui peut avoir de la modération dans les uns, et dans les autres de l’excès ; et moi, qui ai écrit pour tous les pays du monde, j’ai pu remarquer ce qu’il y avoit de modéré dans cette pratique et ce qu’il y avoit d’excès.
Je crois qu’il n’est point de l’intérêt de la Cour de Rome de flétrir un livre de droit que toute l’Europe a