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Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 1.djvu/102

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que, dans cette infinie diversité de loix & de mœurs, ils n’étoient pas uniquement conduits par leurs fantaisies.

J’ai posé les principes ; & j’ai vu les cas particuliers s’y plier comme d’eux-mêmes, les histoires de toutes les nations n’en être que les suites, & chaque loi particuliere liée avec une autre loi, ou dépendre d’une autre plus générale.

Quand j’ai été rappellé à l’antiquité, j’ai cherché à en prendre l’esprit, pour ne pas regarder comme semblables des cas réellement différens, & ne pas manquer les différences de ceux qui paroissent semblables.

Je n’ai point tiré mes principes de mes préjugés, mais de la nature des choses.

Ici, bien des vérités ne se feront sentir qu’aprés qu’on aura vu la chaîne qui les lie à d’autres. Plus on réfléchira sur les détails, plus on sentira la certitude des principes. Ces détails mêmes, je ne les ai pas tous donnés ; car qui pourroit dire tout sans un mortel ennui ?

On ne trouvera point ici ces traits saillans,