Aller au contenu

Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 2.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ï26 Be l’esprit des L I X, CHAPITRE VIL Qu'il ne faut point décider par les préceptes de la religion, lorsqu'il s'agit de ceux de la loi naturelle. ES Abyfîins ont un carême de cinquante jours très* rude, & qui les affoilîlit tellement que de long-temps ils ne peuvent agir : les Turcs ne manquent pas de les attaquer après leur carême {a). La religion devroit, en faveur de la défenfe naturelle , mettre des bornes à ces pratiques. Le fabbat fut ordonné aux Juifs : mais ce fut une flupidité à cette nation de ne point fe défendre (^), lorfque {t^ ennemis choifirent ce jour pour l’attaquer. Cambyjc afiiégeant Peluze, mit au premier rang un grand nombre d’animaux que les Egyptiens tenoient pour facrés : les foldars de la garnifon n’oferent tirer. Qui ne voit que la défenfe naturelle eft d’un ordre fupérieur à tous les préceptes ? C^) Recueil des voyages qui (^) Comme ils firent, îorf- ont fervi à rétabliflëment de la que Pompée aiïiégea !e temple, compagnie des Indes, tom. IV, Voyez Dion , liv. XXXVII. part. I, pag. 35 & 103. ->ttnr*<y/ritai.^jt ^Hi^SS^-i CHAPITRE VIII. Ou" il ne faut pas régler par les principes du droit ^ qu’on appelle canonique , les chofes réglées par les principes du droit civil. AR le droit civil des Romains C^), celui qui enlevé d’un lieu facré une chofe privée n’eft puni que du crime (^) Leg. V, ïï. ad kg. Juliam peculatûs.