France avoit eu plus à cœur la grandeur persane que lui, elle l’a fait paroître avec dignité devant un peuple dont il est le mépris.
Ne dis point ceci à Ispahan : épargne la tête d’un malheureux. Je ne veux pas que nos ministres le punissent de leur propre imprudence, et de l’indigne choix qu’ils ont fait.
LETTRE XCIII.
e monarque qui a si longtemps régné n’est plus[1]. Il a bien fait parler des gens pendant sa vie ; tout le monde s’est tû à sa mort. Ferme et courageux dans ce dernier moment, il a paru ne céder qu’au destin. Ainsi mourut le grand Chah-Abas, après avoir rempli toute la terre de son nom.
Ne crois pas que ce grand événement n’ait fait faire ici que des réflexions morales. Chacun a pensé à ses affaires, et à prendre ses avantages dans ce changement. Le roi, arrière-petit-fils du monarque défunt, n’ayant que cinq ans, un prince, son oncle, a été déclaré régent du royaume.
Le feu roi avoit fait un testament qui bornoit l’autorité du régent. Ce prince habile a été au Parlement ; et, y exposant tous les droits de sa naissance, il a fait casser la disposition du monarque,
- ↑ Il mourut le 1er septembre 1715