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Page:Montesquieu - Mélanges inédits, 1892.djvu/310

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MONTESQUIEU

Et, afin qu’on ne fût pas plus porté à prêter aux particuliers qu’aux communautés, il faudroit réduire tous les contrats des particuliers au denier vingt-cinq.

Il seroit à souhaiter que Votre Altesse Royale pût supprimer le dixième et la capitation ; elle sait combien ces impôts sont onéreux au peuple et injurieux à la noblesse.

La nation françoise, dont Votre Altesse Royale est l’amour, se flatte qu’elle lui devra bientôt la suppression de toutes ces nouveautés.

Mais, si le désordre des finances ne lui permet pas de faire un si grand bien, on estime qu’il vaudroit mieux faire racheter à chaque particulier le dixième que de le continuer.

On prendroit à (sic) paiement toutes sortes d’effets, de quelque nature qu’ils fussent. Ce seroit une espèce de taxe qui s’étendroit sur tout le monde. Elle seroit juste, parce que chaque particulier doit contribuer aux dettes de l’État.

Le recouvrement en seroit facile pour le Roi, qui ne demanderoit point d’argent.

Les sujets donneroient volontiers des effets royaux, dont ils font peu de cas, et qu’ils ont en abondance.

Le Roi est lésé de payer l’intérêt d’un contrat comme bon lorsqu’il perd cinquante pour cent.

On pourroit décharger du rachat, ceux dont le dixième n’excède pas une somme modique, comme dix ou vingt livres.

Le dixième et la capitation des taillables n’est proprement qu’une augmentation de leur taille, qui