Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/162

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contre en chemin peut les frapper, s’il veut, et il faut qu’ils le souffrent, baissant la tête. Robe rapiécée ; rasés à demi. Agésilas fit dormir la Loi un jour 1. Cette sorte de note étoit bien déprimante et bien 5 capable d’établir la valeur et le courage.

’258*(180,o. III, f° 128 v°). — Duel. Suicide. — La loi de Platon (livre IX des Loix) vouloit qu’on ensevelît sans aucun honneur ceux qui se tuoient eux-mêmes. Notre loi canonique leur refuse la sépulture, aussi 10 bien qu’à ceux qui sont tués en duel2. Ces loix font très bien de punir par l’infamie des crimes la plupart du temps commis par orgueil.

259* (1818. III, f° 88 v°). — Romains. — On peut exterminer par les loix, comme on extermine par i 5 l’épée. En i50 ans de temps, les Empereurs romains détruisirent toutes les anciennes familles romaines. Une de leurs plus grandes tyrannies fut celle de leurs loix.

260* (1Gg3. III, f°37v°). — Des Loix qui extermi20 nent la Famille. — C’est l’usage en plusieurs lieux d’Orient d’exterminer la famille du coupable. Dans ces pays, on ne regarde les femmes, les enfants, que comme des instruments et des dépendances de la famille. On les confisque comme, parmi nous, on confisque les biens ; ils sont une propriété du père ou du mari.

1. Plutarque, Vie d’Agésilas.

2. Voir la loi canonique au chapitre il.