Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/214

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l’argent public, parce qu’ils le sont plus du leur: ils ont moins de passions, moins de fantaisies et, par conséquent, moins de besoins.

Dans le gouvernement d’un seul, la ruine du 5 crédit public peut venir d’une action imprudente, d’un avantage momentané ou d’un mauvais conseil.

Dans le gouvernement populaire, elle vient du désespoir de ceux qui voyent la chûte de la République: on se sauve dans l’esquif, parce que le »o navire va périr.

355* (1 738. III, f° 54). — Des brebis pour monnoye, comme firent d’abord les Romains1. Mais, depuis que les Mahométans ont fondé des empires, cette loi y détruit le commerce, qui s’y trouve ruiné par

»5 la Religion et par la constitution de l’État.

La loi de Mahomet, qui confond le prêt avec l’usure, étoit bonne pour les pays d’Arabie, et étoit bonne comme la loi des Juifs, qui fut donnée dans ce pays. Les Arabes ne connoissent guère

  • ° l’argent ; ils font leurs payements en bestiaux, comme font encore les Tartares.

356* (1719. III, f°44 v°). — On trouve par la fonte des médailles que l’affoiblissement des monnoyes d’argent commença à Julien ; celui des monnoyes 35 de cuivre, à Caracalla2.

Il y a, cependant, un fragment de Dion, dans l’Extrait des Vertus et des Vices, livre LXXVII,

1. D’où viennent les mots de peculium et de peculatus.

2. Voyez Savote.