Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/311

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540*(2oi5.HI, f 3i3v°). — Je voulois dédier au roi d’Angleterre un ouvrage, et je lui disois :

« En parcourant, dans l’Europe, les différents domaines de votre Majesté, on voit toujours le même maître. La justice et la douceur régnent dans les 5 pays où votre volonté est la Loi, comme dans ceux où votre volonté est celle de la Loi.

« Un grand roi comme vous, Sire, n’est pas né seulement pour faire le bonheur de ses sujets ; mais il est né encore pour la félicité du Genre humain. 10 C’est ce qui fait qu’avec tant de goût pour la guerre on n’a jamais vu tant d’amour pour la paix, soit que vous préfériez la vertu à la gloire, soit que vous pensiez que la vertu est la seule gloire. »

541* (2246. III, f° 475). — Matériaux divers.— i5 M. Rollin m’avoit prié de lui faire une épître dédicatoire pour M. le duc de Richelieu. Je fis celle-ci ; mais, comme elle n’étoit pas assez respectueuse, je ne la lui donnai pas.

« Je voudrois dédier mon ouvrage à un grand a0 homme. Ce n’est point à celui qui sut assurer la liberté d’une république alliée ; ni à celui qui rappela à Fontenoy la Victoire, qui alloit s’égarer ; ni à celui qui, envoyé dans le Languedoc, fut le conciliateur de tous les esprits ; encore moins à celui [à] ab qui (comme on l’a dit dans nos provinces) une fée, qui présidoit à sa naissance, défendit d’aimer et ordonna de plaire ; mais à celui qui connoît et protège les sciences et les arts, et qui accorde au mien (sic) une faveur particulière. Puisse-t-il jeter 30