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Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/366

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si fines, si judicieuses, sur le port de Marseille, sur la situation de la Méditerranée, les avantages et les inconvénients qu’en tirèrent les Espagnols et les François. Il est visible que c’étoit le fruit de 5 l’expérience des bons et des mauvais succès du Cardinal.

M. de Voltaire dit qu’il y a une contradiction entre ce qui est dit dans un endroit de ce livre, que les cinq dernières années de la guerre coûtèrent

10 6o millions de livres, et un autre où il est dit que les revenus de l’Épargne ne montoient qu’à 35 millions. Je renvoye M. de Voltaire à l’écrit que donna M. Desmarets, au commencement de la Régence. Il trouvera bien une autre disproportion

i 5 entre la recette et la dépense, et ce n’est [pas] pour rien que Louis XIV devoit, en mourant, près de deux milliards ; ce n’est pas pour rien que les finances se trouvèrent perdues au commencement de son règne, soit dans sa minorité, sous M. d’Émery,

20 soit dans sa majorité, sous M. Fouquet.

M. de Voltaire s’étonne que le manuscrit n’ait pas été trouvé chez la famille, ni même autre part. Ce manuscrit ne se trouve point parce que le livre est imprimé. On sait la destinée de la plupart des

a5 manuscrits que l’on fait imprimer. On [n’] est curieux des anciennes éditions que parce qu’elles tiennent lieu du manuscrit ancien, que les libraires avoient pour imprimer, et qui s’est perdu ou gâté chez eux.

3o M. de Voltaire trouve puériles les allusions tirées de la philosophie d’Aristote. Mais apparemment que