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Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/452

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IV. Il ne faut point faire par les loix ce que l’on peut faire par les mœurs.

V. La crainte est un ressort qu’il faut ménager ; il ne faut jamais faire de loi sévère lorsqu’une plus

5 douce suffit.

VI. Les loix inutiles affoiblissent les nécessaires. VIL Celles qu’on peut éluder affoiblissent la législation.

VIII. Quand il suffit de corriger, il ne faut point 10 ôter.

IX. Le Prince doit avoir l’œil sur l’honnêteté publique ; jamais, sur la particulière.

X. Le Ciel seul peut faire les dévots ; les Princes font les hypocrites.

i5 XI. Une grande preuve que les loix humaines ne doivent point gêner (?) celles de la Religion, c’est que les maximes de religion sont très pernicieuses quand on les fait entrer dans la politique humaine. XII. Il y a une infinité de choses où le moins mal 20 est le meilleur.

  • XIII. Le mieux est le mortel ennemi du bien*.

XIV. Corriger suppose du temps.

XV. Le succès de la plupart des choses dépend de bien savoir combien il faut de temps pour réussir.

25 XVI. La plupart des princes et des ministres ont bonne volonté ; ils ne savent comment s’y prendre.

XVII. Haïr l’esprit et en faire trop de cas, deux choses qu’un prince doit éviter.

XVIII. Il faut bien connoître les préjugés de son 3o siècle, afin de ne les choquer pas trop, ni trop les suivre.