Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/61

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50 (2i36. III, f°35i). — Les Grecs disoient: « Il n’est beau de vieillir qu’à Sparte. » Moi, je disois: « Il n’est beau de vieillir qu’à Vienne. » Les femmes de soixante ans y avoient des amants; les laides y avoient des amants. Enfin, on meurt à Vienne; 5 mais on n’y vieillit jamais.

51 (339. I, p. 338). —Je disois que je voulois voir la Hongrie, parce que tous les états d’Europe avoient été comme est la Hongrie à présent, et que je voulois voir les mœurs de nos pères. 10

52 (997. II, f° 3o). — Lorsque j’étois à Florence, et que je voyois les manières simples de ce pays: un sénateur, le jour, avec son chapeau de paille; le soir, avec sa petite lanterne : j’étois enchanté, je faisois comme eux, et je disois: «Je suis comme le i5 grand Cosme. » Effectivement, là, vous êtes gouverné par un grand seigneur qui fait le bourgeois; ailleurs, par des bourgeois qui font les grands seigneurs.

53 (632.1, f° 453). — Je dis, à Rome, à M. le cardi- ïo nal Alberoni qu’il avoit rétabli l’Espagne avec ces deux mots: Oui et Non. Quand il avoit dit une de ces paroles, et il les disoit d’abord, elles étoient irrévocables. Il n’y eut plus de lenteur.

54 (2153. III, f° 352 v°). — Nous entendîmes au 2b Collège Clémentin, à Rome, une tragédie détestable, sans aucun mélange de mauvais ni de médiocre. Il