Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/143

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1177(1358. II, ^ 1g5 v°). — Je disois : « Quand on court après l’esprit, on attrape la sottise. >

1178(1o66.II, f° 65 v°). — I said : «je ne trouve rien de si difficile que d’avoir de l’esprit avec des sots. »

1179(1193. II, f" 91). — Il faut beaucoup d’esprit3 pour les conversations avec les princes : comme ce sont des gens dont la réputation est toujours faite, il ne faut leur dire, quand on les loue, que des choses que ceux qui écoutent peuvent penser comme celui qui les dit. 1o

1180 (686. I, p. 471). — Croyez-moi : l’esprit est souvent où il ne brille pas, et, comme ces pierres artificielles, souvent il semble briller où il n’est pas.

1181 (1094. II, f° 68 v°). — Combien vois-je de gens qui n’ont pas assez d’esprit, et qui en ont beau- 15 coup ! Combien en vois-je qui en ont assez, et en ont très peu !

1182(1090. II, f ° 68). — Lorsqu’une fille a sept ans, elle paroît avoir de l’esprit, parce qu’elle ne craint rien ; à douze, elle tombe dans une espèce de 2o stupidité, parce qu’elle s’aperçoit de tout. Il en est de même de ces enfants qui paroissent avoir tant d’esprit, et qui deviennent si sots. Ils lâchent toutes sortes de propos à tort et à travers, parce qu’ils ne savent ni ne sentent ce qu’ils disent ; au lieu que ces 2s enfants qui paroissent sots ont une espèce de sentiment