Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/164

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1268(2065. III, f° 342 v°). — Je compare les dames de la Reine ou de Mad° la Dauphine, qui s’habillent deux ou trois fois pour paroître devant elles, à ces comédiens qui jouent le rôle de gardes, et qui s’ha 5 billent pour s’entendre dire : « Holà ! Gardes, allez ! »

1269* (42. I, p. 48). — Les Espagnoles.— Le pays d’Espagne est chaud, et les femmes sont laides. Le climat est fait en faveur des femmes. Mais les femmes sont faites contre le climat.

1o 1270(268. I, p. 280). — Du Portugal. — Le climat est fait en faveur des femmes, et les femmes semblent être faites contre le climat. Rien n’approche d’une Portugaise pour inspirer le détachement. Les Anges se réjouissent lorsqu’un François est auprès

15 d’une Portugaise]. Elles ont des remèdes pour conserver leur beauté qu’Ovide n’a point dictés, et que l’Amour n’approuva jamais. Voilà le beau sexe ! On peut juger de l’autre. Il n’y a pour les femmes de vrais prédicateurs que les vilains hommes.

^o 1271 (840. I, p. 538). — Je dis que le rouge, bien loin d’être une marque que les femmes songent plus à leur beauté, fait, au contraire, qu’elles y songent moins. On ne sauroit croire combien les femmes étoient occupées de leur teint autrefois ; combien

25 elles se regardoient au miroir ; quelles précautions elles prenoient ; combien elles vivoient sous le masque de peur du hàle. C’est que, comme il y avoit pour lors des teints, et que la beauté étoit en propre, cela