Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/222

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crainte a données aux peuples qui ont eu à faire à eux : ainsi les Juifs pour les Assyriens ; les Grecs pour les Troyens. Les Grecs ne nous ont pas parlé de même des Assyriens et Babyloniens.

5 1469 (750.I, p. 493). — L’Asie n’étoit point autrefois si forte qu’est l’Europe aujourd’hui ; [elle] n’étoit guère plus forte autrefois, où, dans chaque état, on ne songeoit qu’à mettre en sûreté le lieu de la résidence du Prince. Aussi, dans les anciennes histoires,

1o trouve-t-on des expéditions et rarement des guerres, des invasions plutôt que des conquêtes.

1470* (3oo. I, p. 322). — N’allons point chercher les merveilles dans l’Antiquité1. Celles de Babylone et de ces autres villes qui contenoient un monde

15 d’habitants, c’étoit une seule ville dans un état. On avoit employé l’art et un travail immense à faire des murailles qui pussent empêcher l’escalade. Cette ville faisoit la force de l’État : tout le reste n’étoit rien. C’est ce qui faisoit que, chez les Anciens, vous

2o voyez les (sic) expéditions, et jamais des guerres, et il n’étoit pas possible qu’un prince qui avoit perdu plusieurs batailles ne vît son pays envahi. Le merveilleux, c’est la France, la Flandre, la Hollande, etc. Nous avons vu, sous Louis XIII et sous Louis XIV,

25 des choses qui ne se trouvent que dans notre histoire. Sous Louis XIII0, les Espagnols, pendant vingt ou vingt-cinq campagnes, presque toujours malheureux,

1. *J’ai mis cela dans les Romains*