Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/259

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partie d’un manuscrit qu’on attribue à Frapaolo, qui contient des avis sur le gouvernement de Venise, à lui demandés, par quelque officier principal de cette république, sur les moyens d’en perpétuer la gloire. 5

1. Tous les chefs-d’œuvre de l’art qui sont dans les églises.

Il l’a divisé en trois parties : ce qui regarde le Souverain ; ce qui regarde l’État, c’est-à-dire les sujets ; et la manière de se conduire avec les étrangers. Il trouve que le Grand-Conseil, étant composé d’un très grand corps de noblesse, sans choix, a 1o trop d’autorité. 11 voudroit qu’on augmentât celle du Sénat et du Conseil des Dix, qui sont choisis par leur mérite, et il croit que Yavogadore, magistrat qui peut appeler le Sénat et le Conseil des Dix devant le Grand-Conseil, est une magistrature qu’il 15 faudroit restreindre, et qu’il faudroit prendre pour cette magistrature des gens qui n’auroient point trop de crédit, ou même qui auroient quelque tache, afin qu’ils fussent retenus par la crainte du Sénat ou du Conseil des Dix. »o

Il est certain que le Conseil des Dix et le Sénat appartiennent à l’aristocratie, et le Grand-Conseil, à l’oligarchie : on n’y vient point par la vertu, mais par la naissance.

Frapaolo désireroit que les sénateurs fussent 15 choisis pour plus d’un an, et, en cela, il a raison : cela étoit ainsi à Rome et à Lacédémone.

Les Inquisiteurs d’État jugent sans formalité et peuvent faire mourir le Doge même, s’ils sont tous trois du même avis ; mais le Conseil des Dix a des so formalités.