Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des négociants, des ouvriers, son commerce, je plains plus la Religion catholique, et, si je l’ose dire, je le plains plus lui-même que les Protestants.

1. Voyez page 79 de ce volume.

1619 (1112. II, f°75 v°). — Je n’ai point encore vu 5 la lettre de Scarron où il dit : «Je me souviens

encore de cette fille qui vint chez moi, qui avoit un jupon trop court de trois doigts, et qui pleuroit. » Cela a été imprimé, m’a dit M. de Fontenelle. Il faut voir les lettres de Scarron. Il étoit étonné lui-même 1o de l’avoir épousée. Il faut savoir comment elle avoit passé de chez Scarron à la Cour. Elle alloit chez Ninon L’Enclos. On dit qu’elle descendoit de d’Aubigné, qui a écrit l’Histoire.

1620 (557. I, f° 437). — La France, qui se crut 15 maîtresse de toute l’Europe parce qu’elle avoit eu

de grands succès, entreprit la guerre pour la succession d’Espagne. Elle étoit déjà épuisée. Elle mit sur pied plus de troupes qu’elle ne pouvoit. Elle étendit ses forces : occupa l’Italie, d’un côté ; se porta

20 en Espagne et sur le Danube. Les vieilles troupes battues ou détruites sont suppléées par des troupes nouvelles, par des paysans. On croit que ce sont des troupes françoises ; ce n’en sont point : ce sont d’autres armées que celles qui battoient (sic) dans

25 les précédentes guerres. Jamais les bataillons complets, pendant que ceux des ennemis l’étoient toujours. D’ailleurs, les officiers misérables. Quand les officiers sont riches, ils peuvent secourir le soldat qui est malade : il a un chariot, un cheval ; il y met un