Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


806* (2012. III, f° 312 v°). — Il ne faut pas mettre du vinaigre dans ses écrits ; il faut y mettre du sel.

807(1124. II, f° 77). — Les auteurs s’usent tou3 jours ; ils ont trois manières, comme les peintres : celle de leur maître, qui est celle du collège ; celle de leur génie, qui leur fait faire de bons ouvrages ; et celle de l’art, que l’on appelle dans les peintres manière.

1o 808 (835. I, p. 535). — Bien des professions se détruisent par l’imitation : les orateurs se sont perdus en imitant les poètes, comme les sculpteurs se sont perdus en copiant les peintres.

809 (1o5. I, p. 97). — Un ouvrage original en fait 15 presque toujours construire cinq ou six cents autres ;

ces derniers se servant du premier à peu près comme les géomètres se servent de leurs formules.

810 (1120. II, f° 76). — M. de Fontenelle dit fort bien : « Les bons styles en forment de mauvais. »

2o 811 (1162. II, f° 81). — Il y a dans les arts, et surtout dans la poésie, de certaines félicités que l’on ne rattrape point.

812* (923. II, f° 15 v°). — Ceux qui font des digressions croyent être comme ces hommes qui ont de 25 grands bras, et qui atteignent plus loin.