Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/327

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est impossible qu’une armée dispersée, et qui n’a de retraite qu’à cent lieues de là, puisse jamais se rassembler, ou, au moins, d’un très long temps ; 2° une partie de nos troupes recevroit les ordres de venir au secours de Paris, dans un, deux à trois jours. 5 Elles arriveroient, partie, huit jours, partie, quinze jours après1. Et il faudrait que l’ennemi, embarrassé d’un grand siège, occupé, d’ailleurs, des difficultés de faire vivre son armée dans un pays ennemi, et de faire venir tout ce que demande une grande entre- 1° prise, essuyât de grandes batailles et tous les obstacles infinis que l’on mettroit à ses desseins, en coupant les vivres, brûlant tous les bateaux, ôtant la communication des rivières.

1. ’Mis cela sur les Romains*. 2. * Sur les Romains*.

Examinons à présent un grand et vaste royaume. 15 Prenons celui de Perse ! C’est un royaume d’une si prodigieuse étendue qu’il faut des deux ou trois mois pour que des troupes se puissent communiquer. Remarquez même que l’on ne force pas des troupes dans leur marche pendant trois mois, comme on fait 2o pendant huit ou quinze jours2. Supposons l’armée de Candahar dispersée. Un parti de l’armée victorieuse s’avance à grandes journées, ne trouve point de résistance, va se saisir des postes avantageux de la ville capitale, et remplit tout de consternation. 25 Le vainqueur est arrivé devant Ispahan et en forme le siège3, lorsqu’à peine les gouverneurs des provinces frontières sont avertis d’envoyer du secours.

1. *Mis cela sur les Romains *.

2. C’est un joueur qui a son argent à deux cents lieues de lui.

3. * Sur les Romains *.