Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/342

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VIII. RÉPUBLIQUES.

1810* (968. II, f° 24 v°). — Il faut que, dans les républiques, il y ait toujours un esprit général qui domine1. A mesure que le luxe s’y établit, l’esprit 5 de particularisme s’y établit aussi. A des gens à qui il ne faut rien que le nécessaire, il ne reste à désirer que la gloire de la Patrie et la sienne propre. Enfin, une âme corrompue par le luxe est ennemie des loix, qui gênent toujours les citoyens. Qui est-ce 1o qui fit que la garnison romaine de Rhège égorgea les habitants à l’instigation de Decius, leur tribun ? C’est que, dans leur séjour à Rhège, ils avoient commencé à donner dans le luxe.

1811 (1208. II, f° 93). —Je ne suis pas du nombre 15 de ceux qui regardent la République de Platon

comme une chose idéale et purement imaginaire, et dont l’exécution seroit impossible. Ma raison est que la République de Lycurgue paroît d’une exécution tout aussi difficile que celle de Platon, et que, 2o cependant, elle a été si bien exécutée qu’elle a duré autant qu’aucune république que l’on connoisse, dans sa force et sa splendeur.

1812 (123o. II, f° 100).— C’est une sottise de Bayle de dire qu’une république de bons Chrétiens ne

1. Mb cela dans les Loix.