Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/352

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L’autorité des princes et magistrats n’est pas seulement fondée sur le Droit civil, elle l’est encore sur le Droit naturel : car, comme l’anarchie est contraire au Droit naturel, le Genre humain ne pouvant sub5 sister par elle, il faut bien que l’autorité des magistrats, qui est opposée à l’anarchie, y soit conforme.

Ce qui fait la force de l’autorité des princes, c’est que souvent on ne peut empêcher le mal qu’ils font que par un plus grand mal encore, qui est le danger 1o de la destruction.

1849 (282. I, p. 307). — Nous avons laissé aux princes les douceurs du commandement, pour avoir celles de l’obéissance. Ils devoient (sic) avoir pour eux la grandeur et les périls ; nous, la médiocrité, 15 la sûreté et le repos. Mais on travaille toujours à rendre notre marché pire : on nous laisse notre petitesse, et on veut nous ôter notre tranquillité.

1850 (642.I, f°455 v°). — Quand, dans un royaume, il y a plus d’avantage à faire sa cour qu’à faire son

2o devoir, tout est perdu.

1851 (1422. II, f° 204 v°). — Une monarchie corrompue, ce n’est pas un État ; c’est une cour.

1852 (628.I, f° 452 v°). — Quand on prodigue les

honneurs, on n’y gagne rien ’ : car on ne fait par là

25 que faire que plus grand nombre de gens en sont