des hommes, et non pas un homme. Avec tout cela, on le soupçonnera toujours de mauvaise intention, parce que les applications particulières sont toujours les premières remarques des sots : car on les fait 5 aisément et tant qu’on veut ; outre que leur petite malice est plus active.
833 (2092. III, f° 347 v°). — Lorsqu’on lit un livre, il faut être dans la disposition de croire que l’auteur a vu les contradictions que l’on imagine, au premier
1o coup d’œil, s’y rencontrer. Ainsi il faut commencer par se défier de ses jugements prompts, reprendre les passages que l’on prétend se contredire, les comparer ensemble, les comparer encore avec ce qui les précède, et ce qui les suit, voir s’ils sont
ô dans la même hypothèse, si la contradiction est dans
les choses ou seulement dans sa propre manière de
concevoir. Quand on a bien fait tout cela, on peut
prononcer en maître : « Il y a de la contradiction. »
Ce n’est pourtant pas toujours tout. Quand un
2o ouvrage est systématique, il faut encore être sûr que l’on tient bien tout le système. Voyez une grande machine faite pour produire un effet. Vous voyez des roues qui tournent en sens opposé ; vous croiriez, au premier coup d’œil, que la machine
23 va se détruire elle-même, que tout le rouage va s’empêcher, que la machine va s’arrêter. Elle va toujours : ces pièces, qui paroissent, d’abord, se détruire, s’unissent pour l’objet proposé 1.
1. C’est ma réponse à l’ouvrage de M. l’abbé de La Porte. T. 11. 4 1. Voyez page 34.