Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/525

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Pyrrhoniens, qui disent qu’il faut douter de tout ; par les Naturalistes, qui croyent que tout est l’effet des figures et des mouvements ; par les Épicuriens, qui se moquent de tous les miracles du Paganisme ; enfin, par le monde éclairé, par toutes les sectes * de philosophie. Si l’établissement du Christianisme chez les Romains n’étoit que dans l’ordre des choses de ce Monde, il seroit, en ce genre, l’événemeDt le plus singulier qui fût jamais arrivé.

2149(265.I, p. 278). — Il semble que les Payens ’° devoient regarder comme un plus grand crime de n’adorer qu’un Dieu, que les Chrétiens ne regardent celui d’en adorer plusieurs ; parce que celui qui en adore plusieurs ne détruit pas la divinité du vrai Dieu totalement ; mais, chez les Payens, un homme ’5 qui n’auroit adoré qu’un Dieu offensoit tous les autres.

2150 (414.I, p. 375). — Les temples des Payens étoient petits. Ils n’avoient guère de culte en commun ; chacun faisoit ses sacrifices et ses prières 2o en particulier. Point de sermons à entendre ! Peu de sacrifices communs !

2151 (438.I, p. 387). — Les Romains qui bâtirent des temples à la Pudicité patricienne et à la Pudicité plébéienne ne pouvoient croire que la pudicité a5 de leurs femmes fût une Déesse. Ils n’honoroient donc que la Providence en tant qu’elle donne aux femmes la vertu de la pudicité. — Polignac.